jeudi 30 juin 2022

BEL ETE et BONNES VACANCES


Bonjour à toutes et à tous,

Nous vous souhaitons de profiter le plus possible de ces mois d’été pour revenir en pleine forme dès la reprise de nos activités en septembre.

Excellentes vacances !
Photo Rémy

mercredi 29 juin 2022

SORTIE DU JUIN 2022 : RIEZ, VALENSOLE

Nous étions 13 personnes pour cette sortie où nous avons découvert des éléments architecturaux intéressants mais aussi la beauté de la nature provençale en juin avec ses belles couleurs des lavandes.

La première étape était à RIEZ sur le groupe épiscopal primitif situé en limite de la ville antique.

RIEZ  est située au cœur du Parc Naturel Régional du Verdon, à 525 m d’altitude. C’est l’une des plus antiques cités des Alpes de Haute-Provence. Elle n’est plus aujourd’hui qu’une petite ville de moins de 2000 habitants mais était, à l’époque romaine, l’une des métropoles de la province de Narbonnaise. Elle fût à son apogée dans le courant du II ème siècle puis siège d’un évêché à la fin de l’Antiquité et ce jusqu’à la Révolution.

Le groupe épiscopal fut très probablement aménagé au début du Vème siècle. L’édifice réemploie les murs de thermes publics monumentaux.

A notre arrivée notre guide nous montre d’abord les vestiges de la cathédrale et des dépendances qui avaient été démantelées à partir de 1498. La résurrection du site fait suite à des fouilles en 1841 puis à partir de 1966 pour une action plus complète et récente de 2006 à 2011.

Ruines de la cathédrale

Nous traversons une route et découvrons en contrebas un bâtiment carré, d’apparence assez « moderne ». Mais quelle surprise à l’ouverture de la porte ! C’est une bâtisse très ancienne et sur un plan octogonal à l’intérieur. Il s’agit du Baptistère, encore appelé « église baptismale Saint Jean ». L’essentiel de la structure aurait appartenu à un temple romain de plan circulaire. Au début du XIXème siècle, il aurait fini par servir d’abri aux gens de la campagne lors de la moisson !

baptistère bâtiment

Les dimensions sont assez importantes pour ce type de bâtiment :

Au sol : 8,40 m x9,20m

Hauteur des colonnes : 4 m

Hauteur totale : 10 m

Nous y trouvons huit colonnes en granit gris surmontées de chapiteaux de style corinthien qui soutiennent la voûte reconstruite au XII ème siècle.

 



La cuve baptismale au centre a également un aspect octogonal. Pourquoi retrouve t’on le chiffre 8 à l’intérieur de l’édifice ? Voici une explication : les 7 jours de la semaine représentent la création du monde et le 8ème jour la Résurrection. Le chiffre 8 symbolise l’infini et à travers le baptême, donc, la vie éternelle.

 

Notre guide nous explique le cheminement de la cérémonie du baptême à l’intérieur de la salle et nous montre les schémas des reconstitutions du fond baptismal

En sortant, regard sur les vestiges de thermes autour du bâtiment

Nous reprenons la route des Lavandes vers Valensole.

Premier arrêt pour observer des champs de plantes aromatiques.

Petite déception pour nos guides Dominique et Jean-Claude qui avaient fait une reconnaissance quelques jour au préalable : le champ d’immortelles vient d’être fauché ! Le parfum reste perceptible. La sauge officinale est par contre bien visible et fort odorante !! ….Et nous préférons Le parfum des lavandes bien plus agréable !


Deuxième arrêt au musée de la lavande. Nous identifions une grande variété de types de lavandes.


Quelques chiffres ont retenu notre attention :

1 ha de lavande fine produit environ 15 kg d’huile essentielle

1 ha de lavandin produit environ 100 kg d’huile essentielle

 

Après quelques achats de miel et produits issus de l’exploitation des lavandes et des immortelles, nous reprenons la route en direction de Gréoux et nous arrêtons pour le pique-nique

Nous sommes ensuite dans les champs de lavande. Il manque le ciel bleu mais finalement les nuages font aussi de beaux ciels avec la lavande et surtout nous ne souffrons pas de la chaleur pour cette escapade !

Après un passage par Gréoux, Ginasservis, nous arrivons à notre dernière étape à Saint-Martin de Pallières

4 adhérents de l’association nous rejoignent, nous sommes maintenant 17 et nous rejoignons d’autres personnes venues également en visite : c’est une journée d’affluence pour ce site !

Edifié sur un promontoire rocheux aux XII ème et XIII ème siècle, le château domine la plaine agricole d’une centaine de mètres.


Nous sommes accueillis par l’un des propriétaires. Le château appartient à la même famille depuis 1604 après avoir été la propriété de grandes familles provençales.

Son ancêtre Pierre de Laurens, parlementaire aixois a acheté la seigneurie et s’est attaché à rendre confortable la forteresse médiévale. En 1774, Adélaïde, dernière héritière des Laurens  épouse Gilles-Dominique de BOISGELIN et c’est encore le nom des propriétaires actuels.

Il nous explique qu’au XVIII ème siècle, la famille crée un parc à la française de 7 ha, comble des vallons et rase des collines. Les Laurens font alors construire une immense citerne pouvant contenir 28000 hectolitres d’eau, c’est alors la plus grande citerne d’Europe. L’eau était destinée à arroser un futur jardin à l’italienne mais celui-ci ne verra jamais le jour, il a seulement servir à arroser les jeunes plants d’arbre du parc.

Les voûtes à 6 mètres de hauteur sont soutenues par 20 piliers sur une superficie de 550 m² et donnent à l’ensemble des airs de cathédrale.

Depuis 2018, l’été, ce lieu accueille des artistes de haut niveau pour le festival des Concerts en Voûtes : musique classique dans un lieu insolite et remarquable. Ce sera l’occasion d’une autre visite !

Notre guide passe le relais de la visite à un autre membre la famille propriétaire et résidant du château.


Dégradé au moment de la révolution, le château a même failli être détruit à ce moment-là mais il avait été expliqué que la destruction risquerait de détruire le village en aval. Sa silhouette se modifie en 1820 avec la restauration du logis (tours crénelées notamment) puis agrandi entre 1862 et 1865. C’est le grand père de notre hôte qui en fera une demeure habitable à l’année.

La bâtisse est parée d’une façade en pierre de taille, d’une porte sculptée de motifs et de mascarons allégoriques inspirés de ceux de l’hôtel de la place des quatre Dauphins à Aix en Provence.

 Le pigeonnier sera restauré prochainement grâce à des fonds européen (subvention de l’ordre de 90%).



Nous pénétrons dans le logis. Le rez de chaussée comprend de vastes pièces de vie et des chambres. Nous admirons mobiliers et tableaux : une banquette, le plus vieux mobilier de la maison dans laquelle Jean GIONO aurait composé des textes ; des tableaux de famille, originaux et copies (un tableau a été vendu pour financer la réparation du toit).

                                       


 

Une chambre installée dans une tour permet de réaliser la bonne taille de cette dernière. Nous l’appellerons la chambre aux oiseaux.



La terrasse permet de découvrir, d’un coup d’œil, une grande partie du territoire. Jadis, l’espace agricole était géré par les sept fermes du château pour le compte du châtelain. Nous descendons d’un étage où nous traversons l’antique installation de chauffage, une cuisine avec sa grande cheminée, une cave et nous accédons ensuite à la Chapelle de la famille.

                                     

La chapelle attenante au château présente une tribune d’où M. de Laurens et sa famille assistaient aux offices de l’église du village, attenante.

La chapelle abrite également les tombeaux de la famille



Et pour terminer, retour vers l’entrée de la citerne pour rafraichissement et dégustation de glace fermière au lait de chèvre de la ferme des Jovents toute proche.

 

Le soleil est revenu pour notre départ du Château.


Retour à Auriol par une petite route jusqu’à Saint Maximin : nous traversons une zone sans habitation, peuplée de petits chênes et de plusieurs parcs de panneaux solaires.

Merci à Dominique et Jean-Claude pour l’organisation de ce périple.

 

Texte et photos :Eliane

lundi 27 juin 2022

SORTIE A CASSIS le mercredi 8 juin 2022

 Nous étions12 personnes pour cette sortie à Cassis, commençant le matin sur la presqu’île par une promenade tout au long du circuit du Petit Prince. Ce sentier a été baptisé ainsi en l’honneur de la mémoire de St Exupéry disparu en mer en 1944, avant le débarquement et la libération de la France.

 


 Le site est protégé de l’urbanisation car acquis par le Conservatoire du Littoral dans les années 1970.

 

 Le sentier est jalonné de panneaux d’informations concernant la vie et les richesses sous-marines, la flore du bord de mer et les plantes halophiles (qui aiment le sel).

Par cette période printanière particulièrement chaude, la végétation basse est anormalement sèche. Seuls les sumacs et plantes grasses semblent assez bien résister.

Malgré le sol calcaire compact, très peu favorable à la végétation, de très beaux pins réussissent à nous surprendre.

En 1990 un incendie a détruit 3500 ha de garrigue et pinède entre Marseille et Cassis.

Immortelles

 

Figuier de barbarie en fleurs et en fruits


La pierre de Cassis

Les gigantesques falaises ont été façonnées par l’exploitation d’une carrière de calcaire par l’entreprise Solvay entre 1901 et 1981.

La roche servait à obtenir la chaux puis la soude caustique utilisée pour la fabrication du savon.

Le calcaire était dynamité puis transporté par wagonnets vers un broyeur. Pour être chargé sur des bateaux (chalands) il était passé par des entonnoirs géants les trémies. Les bateaux le transportaient par mer jusqu’à l’usine Sovay de Salin de Giraud en Camargue.

La pierre de Cassis a été utilisée pour la construction de l’antique port de Marseille (vestiges du centre bourse) le port d’Alexandrie et d’autres ports de Méditerranée.

Plus tardivement, au XIXe s , les marches de la gare St Charles à Marseille

Elle a été utilisée pour fabriquer les « piles » (éviers) de la région. Elle est reconnaissable par sa couleur et après polissage, par son aspect marbré créé par les fossiles d’animaux marins (rudistes) qu’elle contient.

La rivière souterraine mystérieuse dont un des bras débouche dans la calanque, a été étudiée dès le XVIII s. C’est l’une des plus grandes galeries noyées d’Europe. Elle débouche à 10m sous le niveau de la mer. Débit 3m³/s à 100m³/s en période de crue (autant que la Durance). Connue depuis l’antiquité, décrite par l’empereur Antonin. Résurgence mondialement connue, la plus importante de Méditerranée.

 La chapelle du XVIII érigée après la peste de 1720. Notre Dame de la Santé

reconstruite au XIX elle abritait N.D. de Bon Voyage, vénérée par les pêcheurs.

 

De nombreux vestiges militaires de défense (les plus anciens époque romaine) les plus récents tranchées creusées par l’occupant en 1942 43, craignant un débarquement venu d’Afrique du Nord. 

Visite guidée de la ville de Cassis

 Notre visite de la ville commence sur la jetée devant la statue du Calendal.

Calendal est le titre d’un poème provençal de Frédéric Mistral, publiée en 1906. C’est aussi le nom de son héros, intrépide pêcheur qui va ravir le cœur d’une belle jeune fille de noble famille.

L’œuvre de Mistral célèbre son amour pour Cassis. C’est ce poème qui a popularisé la devise « qui a vu Paris et non Cassis n’a rien vu ». Or cette phrase, bien antérieure à Mistral, célébrait au XVIIIe s. non pas la beauté de la ville de Cassis, mais sa fontaine.

Pour plus d’information : http://www.cassis-forum.com/blog/quavist/



Face à nous, les falaises de Soubeyrannes et du Cap Canaille, dont la couleur se démarque du calcaire blanc, car, composées de grès bruns et de galets siliceux d’origine fluviale (Sur ce sujet, voir sur notre blog, la conférence de Madame Favède-Mouroux du 13 mai 2017- https://aspauriol.blogspot.com/2017/05/conference-du-13-mai-2017.html ).


Nous voyons aussi, dominant Cassis, « le château » qui, en fait, était un village fortifié du Ve au Xe s. durant les périodes d’invasions barbares.

La présence humaine est attestée sur ce territoire, pour la préhistoire, avec la grotte Cosquer, et pour l’antiquité avec l’oppidum du bau Redon. Durant la paix romaine, une bourgade était implantée à proximité des plages de l’Arène et de Corton, son nom antique : Carsicis Portus

 Avec ses carrières de pierre, c’est la pêche au corail rouge qui a fait la richesse de la ville. Le développement du travail du corail, de la conservation du poisson, a nécessité l’implantation d’ateliers sur le site de l’actuel port, prémisses de la ville.

Cassis devint française le 4 août 1789 ; jusque-là elle était propriété de l’évêque de Marseille.

 Sur le port, côté du quai Jean Jacques Barthélémy (Abbé auteur de « Voyage du Jeune Anacharsis en Grèce au IVe siècle de l’ère vulgaire »), se trouvent deux maisons remarquables :

- la « maison du douanier » qui est le Tribunal de pêche créé en 1790. Avant cette date, les pêcheurs du lieu dépendaient du tribunal de Marseille.

-Plus tardive, l’ancienne menuiserie dont le décor en bois du balcon constituait la publicité de l’entreprise marseillaise des propriétaires.


 

Notre guide nous a conduit par les ruelles du centre jusqu’au four banal daté du XVIIe s, puis jusqu’à la place St Michel. Là se trouve l’église de Cassis, qui après être sortie des remparts, avait été construite sur l’actuelle place Baragnon, près du port. Plusieurs fois dégradée par les inondations qui surviennent dans cette partie de la ville lors des épisodes pluvieux intempestifs elle a été reconstruite plus en hauteur.

 

Bibliothèque

Dans les ruelles

La place Baragnon comporte une fontaine érigée en hommage à celui qui, en 1911, a doté Cassis de l’eau du canal de Marseille.

         
Là se trouve l’hôtel de ville, une ancienne et belle demeure bâtie en 1626, précédée d’une cour caladée. Sur le mur d’une dépendance de ce bâtiment, on peut voir une plaque témoignant de la hauteur d’eau de l’inondation de 1858 : 1,65 mètre !

(A Auriol, pour la même année1858, notre plaque témoin rue Ravel Timothée atteint 0,85 mètre)

 

 

 

vendredi 24 juin 2022

SORTIE DU 17 MAI 2022 : LA BRASQUE, LE PLAN D'AUPS Ste BAUME

 Nous étions  14 personnes parties à la découverte du site de la Brasque, vallée située à l’ouest de la Sainte Baume, accessible depuis le centre ville du Plan d’Aups.

Notre première étape, la ferme de la Brasque est un ensemble de bâtisses aux ouvertures murées pour les protéger des dégradations et de la ruine. Elles sont nichées au coeur d’une forêt d’arbres géants : chênes, tilleuls, cèdres...

                                 





La présence de l’eau et les grands champs alentour ont permis le développement de l’agropastoralisme, entre 1956 et 1970, pour la viande, le lait et la transformation en fromage, par la famille de fermiers qui y a vécu. 

Ensuite nous avons progressé dans le vallon jusqu’à l’emplacement de l’ancienne descenderie* de lignite. Sur le sol, des restes de charbon permettent de repérer le lieu.

* descenderie : Galerie de mine en pente douce, suivant la veine de minerai de charbon. Dans ces mines, les enfants « mendits » travaillaient au transport du minerai extrait au pic depuis le fond de la mine.

             

Puis nous avons continuée l’ascension du ravin sur son versant nord, sur le sentier dit « du chemin de fer », jusqu’au col de Bertagne.

L’activité minière du site se heurtait à la difficulté de transporter le charbon extrait vers les sites industriels de la vallée de l’Huveaune. Au XIXe s., une voie de chemin de fer a été installée afin d’acheminer les wagonnets chargés jusqu’au col de Bertagne et, depuis le col, par une seconde rampe plus courte qui descendait en direction de Gémenos, jusqu’à une plateforme  de déchargement. 

A l’approche du col de Bertagne :  Globulaires rampantes  et asphodèles 

 
  
                 
Le col de Bertagne nous offre un panorama splendide, tout en bas, la vallée de St Pons et un horizon fait des lignes bleues des crêtes du Mont Carpiagne, du massif du Garlaban et de la chaîne de l’Etoile. Le regard est pris dans un espace végétal et minéral où les seules traces de l’activité humaine est ce ruban tourmenté de la route qui va de Gémenos vers le col de l’Espigoulier et dans le lointain, la « carie » de la carrière d’Aubagne.

 

PHOTOS

 «  passage creusé dans la roche pour le chemin de fer »

 « Entre ces barres rocheuses, le chemin de fer descendait vers Gémenos » 

C’est à l’ombre des chênes verts que nous avons pique-niqué. Moment convivial et dans la bonne humeur.

Le sentier du retour, par le versant sud du ravin nous a fait apprécier la fraîcheur de la forêt.

Cette forêt a été fortement dégradée en 1885-86 par des prélèvements importants. Début XXe s., des sapins importés de Turquie furent implantés, ils régénèrent actuellement cette forêt grâce aussi à l’action de passionnés de l’ASPAF ( Association Scientifique pour l’ Protection et l’Amélioration de la Forêt du Plan d’Aups) qui entre 1989 et 2005 ont fait un travail d’entretien favorisant les repousses.

Nous avons rejoint notre point de départ après un détour jusque devant les ruines de la bergerie de la Brasque.

 



 


Encore une belle marche culturelle !

 Pour en savoir plus :

Numéro 37 de la revue Pays Sainte Baume édité par l’Association Découverte Sainte Baume, numéro spécial « La Brasque ».