vendredi 15 juin 2018

CONFERENCE DU 26 MAI 2018


Conférence du 26 mai 2018 avec Mme Mireille Goutoulli, archéologue.



Le château St Jean
En 1563 Le château St Jean n'est qu'une bastide quadrangulaire sans parc, entourée de
300 ha de terrain en dénivelées importantes propres à la culture de la vigne, de l'olivier, du blé et de l'élevage des ovins (bergerie de Tuny)
Captage de plusieurs sources conduites au château par un aqueduc.

Le plan terrier de 1773 montre deux tours construites et une allée d'entrée d'oliviers (Tèse). La troisième tour ne sera construite qu'en 1887.

En 1789, à la Révolution, vente en quatorze lots comme biens nationaux (Le propriétaire Charles Clappier-Collongue Venel ayant émigré).
Le nouveau propriétaire André Alexandre d'Eymard garde pendant 28 ans le domaine et le revend à l'ancien propriétaire de retour en France qui achète aussi le Prieuré. Il restera dans sa famille jusqu'en 1874 et sera vendu au Dr Duviard ; construction de la chapelle à l'extérieur du château.
1875 vente à la famille Courcel.
En 1959, il devient une résidence hôtelière en conservant toujours sa vocation agricole.

Le vicus de St Jean de Garguier
C'est un habitat romain groupé avec voirie temple et thermes. C'était un carrefour commercial important.
Des fouilles en 1958...1982... 2000 et 2016 ont montré aussi de l'artisanat, des tanneries. Ont été découverts des sarcophages, poteries, une pierre gravée : ( la population de St Jean de Garguier remercie Zozime d'être intervenu auprès de l'empereur pour rendre la gratuité des thermes )*.
D'autres fouilles préventives ont été faites lors de constructions nouvelles ainsi que du repérage de paysage par photo aérienne.

* Gascou Jacques. L'inscription de Saint-Jean-de-Garguier en l'honneur du sévir augustal Q. Cornelius Zosimus. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, tome 112, n°1. 2000. pp. 279-295;

Résumé du document :
Réexamen d'une inscription à présent disparue (CIL, XII, 594), mais autrefois reproduite par le grand érudit Peiresc. On tente d'en restituer les lacunes et l'on en propose une traduction et un commentaire.
Grâce au sévir augustal arlésien Q. Cornélius Zosimus, les pagani du pagus Lucretius ont obtenu le rétablissement de l'utilisation gratuite des thermes (situés à Saint-Jeande- Garguier, et non à Arles). Il est probable que c'est en vertu d'une libéralité testamentaire que ce privilège avait été accordé aux pagani, à l'époque de Trajan. Les héritiers de l'évergète, auxquels la loi faisait obligation d'en assumer la charge, ont sans doute voulu y mettre un terme après plus de quarante ans. Zosimus, devant le refus des gouverneurs successifs de Narbonnaise de faire droit à la requête des pagani, a obtenu d'Antonin le Pieux la confirmation de ce privilège.

Extrait des pages 287 et 288. « Nous proposerons la lecture suivante :
[P]agani pagi Lucreti qui sunt finibus
Arelatensium loco Gargarìo Q(uinto) Cor(nelio)
Marcelli lib (erto) Zosimo iiiiii uir(o) Aug(ustali) col(onia) Iul(ia)
Paterna Arelate ob honorem eius qui notum (sic) fecit
iniuriam nostram omnium saec[ulor\um sacratissimo
principi T(ito) Aelio Antonino [Aug(usto) Pio. Te\r Romae
misit, per multos annos ad praesides p\rouincï]ae persecutus
est iniuriam nostram suis in[pensis, ejt~* ob hoc
donauit nobis inpendia quae fecit, ut omnium saecu-lorum sacratissimi prìncipis Imp(eratoris) Caes(arìs) Antonini Aug(usti) Pii
beneficia durarent permanerentque quibus frueremur
[aquis] et balineo gratuito quod ablatum erat paganis
quod usi fuerant amplius annis xxxx.

«Les pagani dupagus Lucretius qui appartiennent au territoire des Arlésiens,
dans la localité de Gargarius, à Quintus Cornelius Zosimus,
affranchi de Marcellus, sévir augustal de la colonie Iulia Paterna d'Arles, pour
l'honorer, lui qui a fait connaître l'injustice dont nous étions victimes au
prince le plus vénérable de tous les siècles Titus Aelius Antonin Auguste,
Pieux. À trois reprises il a envoyé (un messager) à Rome31, il a, pendant de
nombreuses années, réclamé réparation auprès des gouverneurs de la
province de l'injustice que nous avons subie, à ses frais, - et pour cela il nous a
fait remise des dépenses qu'il a effectuées -, afin que les bienfaits du prince
le plus vénérable de tous les siècles, l'empereur César Antonin Auguste,
Pieux, subsistassent de façon permanente, bienfaits propres à nous
permettre de jouir de l'eau et du bain gratuits dont on avait privé les pagani
qui en avaient fait usage durant plus de quarante ans» ».
                                                                                texte : Sylviane  Photo : M. Goutoulli


Citer ce document :
Gascou Jacques. L'inscription de Saint-Jean-de-Garguier en l'honneur du sévir augustal Q. Cornelius Zosimus. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, tome 112, n°1. 2000. pp. 279-295;
doi : https://doi.org/10.3406/mefr.2000.2126


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