FONTAINE DE VAUCLUSE
La Sorgue |
remous sur la Sorgue |
La roue du moulin à papier |
Maillets du moulin à papier |
LE VILLAGE DES BORIES
Le Village des Bories, restauré entre 1969 et 1976, nous apparaît
tel qu'il s'élevait lorsque ses derniers habitants l'abandonnèrent au début du
XIXème siècle.
Fouloirs et bergerie |
Autour de l'habitation souvent composée d'une seule pièce, des
constructions attenantes : soue, bergerie, four...
murs d'enclos |
L'espace s'étend autour d'une grande aire de foulage délimitée par
des murs bâtis à sec dont les pierres de la dernière rangée sont posées
verticalement, faisant poids pour maintenir l'ensemble et rendant ces
séparations infranchissables par les animaux à sabots.
Ces beaux murs d'une longueur impressionnante, semblent délimiter
le village et matérialiser des voies de passage.
Les bories sont construites selon le principe de la fausse voûte
en encorbellement.
Les pierres sont posées à sec (sans mortier), inclinées vers
l'extérieur afin de favoriser le ruissellement de la pluie et d'assurer
l'étanchéité.
Avant que ne soit atteint le point de perte d'équilibre, des
dalles sont posées à plat, elles-mêmes chargées de plusieurs épaisseurs de
lauzes.
La construction de cet habitat utilisant la pierre trouvée sur
place s'est perpétué jusqu'au XIXème siècle.
L'origine des Bories remonterait aux Ligures qui peuplaient la
région plusieurs siècles avant notre ère.
N.B.* Masculin ou féminin ( Bori Boris Borie) les trois
orthographes et les deux genres sont admis.
SUR LE CHEMIN DE L'OCRE
OCRE est un nom féminin : Une ocre.
Chemin des ocres Roussillon |
La production d'ocre, en
France s'est d'abord développée dans l'Yonne. Bien que le gisement soit d'une
faible épaisseur, les voies navigables à proximité facilitaient son commerce.
C'est l'arrivée du chemin de
fer à Apt en 1877, qui a permis la diffusion des ocres du Vaucluse et qui a
supplanté celle de l'Yonne.
Cheminées des fées |
Malgré l'échec d'un premier
convoi - un wagon rempli d'ocre en vrac, arrivé vide à destination !
- l'exploitation des ocres s'est fortement développée sur les sites
vauclusiens.
L'ocre a alors été
conditionnée en tonneaux étanches pour être acheminée par voie ferrée.
Rustrel |
La production a atteint 40
000 tonnes en 1929
2 000 t en 1971 ; 1 000
t en 2002
La Société des Ocres de
France reprise par Gilbert GUIGOU en 1973 existe toujours et produira 800 t en
2018 à Gargas.
L'exploitation se faisait à
ciel ouvert ou en galeries comme à Gargas.
L'extraction de l'ocre se
faisait par lavage. La matière liquide débarrassée du sable était placée dans
des bassins de décantation et mise au séchage jusqu'au mois d'août. Les blocs séchés étaient ensuite
passés au broyage.
Vue sur le Colorado de Rustrel |
Cette
histoire qui débute au Crétacé inférieur ( 145 – 97 Ma) est complexe. La région
d'Apt est alors recouverte par une mer peu profonde. Sur le fond de cette mer
vont s'accumuler des sables, des argiles et des squelettes d'animaux marins (
huîtres, oursins …)
Au
contact de l'eau de mer, l'argile se transforme en une autre variété : la
glauconie, colorée en vert par le fer ferreux. La sédimentation de tous ces
matériaux aboutit à un grès vert.
Beaucoup
plus tard dans le temps, au Crétacé supérieur ( 97 – 65 Ma), le fond de la mer
se soulève et émerge. Les grès glauconieux se trouvent alors soumis à un climat
tropical-équatorial, chaud et très humide qui va les modifier :
1)
le calcaire des
organismes marins qui cimentait le grès disparaît.
2)
le sable
siliceux, très résistant reste à peu près intact.
3)
La glauconie
libère le fer qui s'oxyde et prend alors selon son degrè d'hydratation, des
couleurs vives qui s'échelonnent du jaune vif au brun lie de vin. Le fer
cristallise sous forme de goethite.
4)
La glauconie
elle-même se transforme en un nouveau minéral argileux : la kaolinite,
moins riche en silice, plus stable, naturellement blanche.
5)
Toues
ces transformations se sont faites sur de très longues périodes et ont abouti à
une épaisse formation constituée de sable enrobé de kaolinie, colorée par la
goéthite. C'est cette argile colorée qui forme l'ocre.
Les
sables ocreux seront au cours de l'ère tertiaire recouverts par d'autres dépôts
et ainsi protégés. L'élimination de ces dépôts se fera sous l'action des
climats très érosifs du Quaternaire, permettant ainsi aux sables ocreux
d'affleurer à nouveau.
Il
suffira alors de laver ce sable argileux, pour séparer les deux composants.
C'est l'industrie de l'ocre.
J. Mazet
texte : Sylviane, J. Claude Photos : Sylviane