AIX EN PROVENCE - OPPIDUM D’ ENTREMONT
Le site d’Entremont géré par le ministère de la Culture est
sous la responsabilité d’une seule personne qui en assure à la fois les visites
et la surveillance.
Nous étions 14 personnes agréablement accueillies ce mercredi 16 novembre.
Le site enfoui, fut
découvert en 1942 par l’occupant allemand qui y avait installé un poste de
surveillance. C’est en creusant le sol pour y installer une citerne que les
vestiges, et notamment une statue, furent découverts. Les militaires ont tout
de suite alerté le service régional français d’archéologie et ont fait cesser
le creusement. Les travaux de fouille archéologiques ont été entrepris en 1946.
Fondée par les
celto-ligure en 190 av JC, cette ville a regroupé jusqu’à 3500 habitants.
En 125 av JC, date de sa prise et de sa destruction par les Romains qui fondèrent Aquaea Sextiae Salluviorum (Aix) dans la plaine, elle a encore servi d’habitation jusqu’en 90 av JC puis totalement abandonnée. Les terres seront ensuite cultivées au moyen-âge.
Comme tous les oppida, le site est un lieu élevé protégé d’un
côté par un dénivelé abrupt naturel et de l’autre par un rempart. La ville
haute, ville primitive a été agrandie de trois fois sa surface en 140 av JC par
la construction d’un second rempart.
Second rempart |
Les vestiges ont
révélé une population d’agriculteurs et d’artisans, des ateliers avec fours
métallurgiques, fours d’orfèvres, de boulangers, échoppes, ateliers de tissage,
pressoir à huile ( contre-poids et socle), moulin manuels à grains, fumoir pour
la conservation des viandes.
Fumoir à viandes |
Les tessons de poteries étaient réemployés comme briques réfractaires. |
Les pierres de contrepoids d’huilerie proviennent de la
carrière grecque de Martigues.
On a trouvé une pierre de réemploi qui a été datée de 500 av
JC ce qui laisse penser à un lieu de culte
antérieur à la ville. Sur cette pierre des épis de blé sont gravés.
Le peuple celto lilgure d’Entremont vouait un culte aux têtes
et possédait son portique aux crânes, vaste espace situé dans la ville haute où
étaient exposées les têtes coupées.
Le matériel statuaire remarquable, les céramiques et les
outils découverts sont en partie exposés en permanence dans une salle au
sous-sol du musée Granet.
Notre visite de l’après-midi a pu compléter idéalement notre
sortie.
« Les fouilles ont révélé un ensemble statuaire unique
d’époque préromaine … Ces sculptures représentent l’aristocratie celto-ligure
parmi lesquelles on distingue des cavaliers et des guerriers assis, attitude
gauloise du dialogue et de l’écoute, et, plus original, des femmes » (Texte : Panneau intitulé « Les guerriers
assis d’Entremont » musée Granet )
Remarque : les techniques d’analyse d’ADN utilisées ces
derniàres années par les archéologues, ne leur permettent plus de
trouver « original » la présence de femmes guerrières dans des
sites attribués jusqu’alors aux seuls guerriers.