Conférence du 26 mai 2018
avec Mme Mireille Goutoulli, archéologue.
Le château St Jean
En 1563 Le château St Jean
n'est qu'une bastide quadrangulaire sans parc, entourée de
300 ha de terrain en
dénivelées importantes propres à la culture de la vigne, de l'olivier, du blé
et de l'élevage des ovins (bergerie de Tuny)
Captage de plusieurs sources
conduites au château par un aqueduc.
Le plan terrier de 1773
montre deux tours construites et une allée d'entrée d'oliviers (Tèse). La
troisième tour ne sera construite qu'en 1887.
En 1789, à la Révolution,
vente en quatorze lots comme biens nationaux (Le propriétaire Charles
Clappier-Collongue Venel ayant émigré).
Le nouveau propriétaire André
Alexandre d'Eymard garde pendant 28 ans le domaine et le revend à l'ancien
propriétaire de retour en France qui achète aussi le Prieuré. Il restera dans
sa famille jusqu'en 1874 et sera vendu au Dr Duviard ; construction de la
chapelle à l'extérieur du château.
1875 vente à la famille
Courcel.
En 1959, il devient une
résidence hôtelière en conservant toujours sa vocation agricole.
Le vicus de St Jean de
Garguier
C'est un habitat romain
groupé avec voirie temple et thermes. C'était un carrefour
commercial important.
Des fouilles en
1958...1982... 2000 et 2016 ont montré aussi de l'artisanat, des tanneries. Ont
été découverts des sarcophages, poteries, une pierre gravée : ( la
population de St Jean de Garguier remercie Zozime d'être intervenu auprès de
l'empereur pour rendre la gratuité des thermes )*.
D'autres fouilles préventives
ont été faites lors de constructions nouvelles ainsi que du repérage de paysage
par photo aérienne.
* Gascou Jacques. L'inscription de Saint-Jean-de-Garguier en
l'honneur du sévir augustal Q. Cornelius Zosimus. In: Mélanges de l'Ecole
française de Rome. Antiquité, tome 112, n°1. 2000. pp. 279-295;
Résumé du
document :
Réexamen
d'une inscription à présent disparue (CIL, XII, 594), mais autrefois reproduite
par le grand érudit Peiresc. On tente d'en restituer les lacunes et l'on en
propose une traduction et un commentaire.
Grâce au
sévir augustal arlésien Q. Cornélius Zosimus, les pagani du pagus Lucretius ont
obtenu le rétablissement de l'utilisation gratuite des thermes (situés à
Saint-Jeande- Garguier, et non à Arles). Il est probable que c'est en vertu
d'une libéralité testamentaire que ce privilège avait été accordé aux pagani, à
l'époque de Trajan. Les héritiers de l'évergète, auxquels la loi faisait
obligation d'en assumer la charge, ont sans doute voulu y mettre un terme après
plus de quarante ans. Zosimus, devant le refus des gouverneurs successifs de
Narbonnaise de faire droit à la requête des pagani, a obtenu d'Antonin le Pieux
la confirmation de ce privilège.
Extrait des pages 287 et 288. « Nous proposerons la lecture suivante :
[P]agani
pagi Lucreti qui sunt finibus
Arelatensium
loco Gargarìo Q(uinto) Cor(nelio)
Marcelli
lib (erto) Zosimo iiiiii uir(o) Aug(ustali) col(onia) Iul(ia)
Paterna
Arelate ob honorem eius qui notum (sic) fecit
iniuriam
nostram omnium saec[ulor\um sacratissimo
principi
T(ito) Aelio Antonino [Aug(usto) Pio. Te\r Romae
misit,
per multos annos ad praesides p\rouincï]ae persecutus
est
iniuriam nostram suis in[pensis, ejt~* ob hoc
donauit
nobis inpendia quae fecit, ut omnium saecu-lorum sacratissimi prìncipis
Imp(eratoris) Caes(arìs) Antonini Aug(usti) Pii
beneficia
durarent permanerentque quibus frueremur
[aquis]
et balineo gratuito quod ablatum erat paganis
quod usi
fuerant amplius annis xxxx.
«Les pagani dupagus Lucretius qui appartiennent au territoire des
Arlésiens,
dans la localité de Gargarius, à Quintus Cornelius Zosimus,
affranchi de Marcellus, sévir augustal de la colonie Iulia Paterna
d'Arles, pour
l'honorer, lui qui a fait connaître l'injustice dont nous étions
victimes au
prince le plus vénérable de tous les siècles Titus Aelius Antonin
Auguste,
Pieux. À trois reprises il a envoyé (un messager) à Rome31, il a,
pendant de
nombreuses années, réclamé réparation auprès des gouverneurs de la
province de l'injustice que nous avons subie, à ses frais, - et pour
cela il nous a
fait remise des dépenses qu'il a effectuées -, afin que les bienfaits
du prince
le plus vénérable de tous les siècles, l'empereur César Antonin
Auguste,
Pieux, subsistassent de façon permanente, bienfaits propres à nous
permettre de jouir de l'eau et du bain gratuits dont on avait privé
les pagani
qui en avaient fait usage durant plus de quarante ans» ».
texte : Sylviane Photo : M. Goutoulli
Citer ce document :
Gascou Jacques. L'inscription de
Saint-Jean-de-Garguier en l'honneur du sévir augustal Q. Cornelius Zosimus. In:
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, tome 112, n°1. 2000. pp.
279-295;
doi :
https://doi.org/10.3406/mefr.2000.2126