vendredi 24 avril 2020

MEUBLER LE CONFINEMENT : nos propositions


Pour meubler notre confinement, voici quelques publications que vous trouverez, sur le blog « Histoire et Patrimoine des vallées Huveaune & Merlançon » : 

         Une série d'articles consacrés aux épidémies qui ont sévi à Auriol, dans le passé, notamment :
«  1586. Des mesures draconiennes, déjà ! Coronavirus ? Presque. » 
écrit par Marcel Guigou et publié le 12 avril 2020.
« En ces temps de Coronavirus, il n'est certainement pas inutile de donner connaissance des mesures drastiques prises à Auriol lors de la terrible peste de 1580. On constatera que le souci d'un certain confinement était déjà imposé dans le « Règlement en temps de peste de la Communauté d'Auriol » pourtant établi six ans plus tard ».

Et pour les amateurs de botanique ...
        Une série de 23 articles sous le titre de «  La flore des vallées de l' Huveaune et du Merlançon » articles, parus en 2016, écrits et illustrés par notre ami disparu Jean le Dantec.

Pour accéder à ces articles, cliquer sur La FLORE (dans la colonne de droite).

mercredi 15 avril 2020

BOTANIQUE : LES CISTES

Premiers jours d’avril, les grappes de lilas sortent des bourgeons mais ce n’est pas encore le temps de faire des bouquets !
Dans mon jardin, les cistes eux commencent leur floraison étagée.
Le ciste cotonneux, cistus albidus, ou ciste blanc, ouvre  chaque jour de plus en plus de jolies fleurs roses  aux pétales chiffonnés visités par les abeilles qui y font moisson de pollen. Abeilles domestiques, reconnaissables à leurs corbeilles bien remplies mais aussi  beaucoup d’autres hyménoptères.
Le ciste à feuilles de sauge, cistus salviifolius, le suit de très près avec sa floraison blanche. Ses fleurs sont plus petites, leurs pétales lisses, moins étalés. Ce qui le rend plus vulnérable à la cétoine « drap mortuaire » grise à points blancs qui friande de pollen, détruit ses fleurs très rapidement.
Pour cette cétoine qui va s’attaquer aux roses, aux iris…un seul moyen de lutte celui que nous avons pratiqué pour le doryphore ( les supprimer un à un). C’est fastidieux mais  c’est préférable au pesticide.
Le ciste de Montpellier, cistus monspeliensis,  prépare sa floraison. Elle aussi sera blanche à fleurs plus petites et plus nombreuses que celle du ciste à feuilles de sauge. C’est un ciste à feuilles étroites, collantes. C’est par bouture que j’ai pu  le reproduire car c’est un ciste de bord de mer qui n’est pas originaire de notre garrigue comme les deux premiers.
Puis viendront les floraisons des cistes achetés en  jardinerie. le cistus crispus, ciste aux fleurs pourpres, chiffonnées, et  le cistus purpureus, ciste pourpre, aux fleurs roses avec macules pourpres..
Et le dernier à fleurir, le Cistus ladaniferus, le plus beau, mon unique ciste à gomme dont j’ai jusqu’à ce jour raté le bouturage.  Fleurs blanches très grandes,  maculées de taches marron foncé il est aussi appelé ciste espagnol. C’est celui que nous avions vu au Domaine du Rayol. Ciste des parfumeurs  qui à partir de ses feuilles collantes et velues, recouvertes d’une résine très parfumée, le labdanum ou ladanum, vont faire un parfum et un produit contre les rides !!
Mais ce ciste est aussi une plante médicinale connue dès l’Antiquité pour ses vertus, cicatrisante et hémostatique, et aujourd’hui dont on tire une huile essentielle qui régulerait les défenses naturelles du corps.
Les Grecs et les Romains considéraient la résine du ciste à gomme comme une essence sacrée comme l’encens, la myrrhe ou le benjoin.
Son pollen est aussi très riche en vitamine D.
Pour terminer,  les cistes  faisaient partie de la famille des cistacées ou cistinées, à présent  ce serait des malvales ?
Ils ont 5 pétales égaux mais 5 sépales inégaux. C’est cette particularité qui nous fait reconnaître deux plantes, les hélianthèmes et les fumanas  comme appartenant à cette famille.
Ils sont pyrophytes donc très inflammables et ne se reproduisent qu’après les incendies. Mais ils ne sont pas gourmands en eau…
Texte : Renée

Ciste Albidus

Ciste Salviifolius

Cétoines "drap mortuaire"

Fleurs de cistes

Sépales de cistes


BOTANIQUE : le pastel

Confinement ! plus de sortie botanique… mais profitons-en pour parler un peu de nos plantes, par exemple de l’Isatis tinctoria.
Actuellement, sur les bas-côtés des autoroutes vers  Aix ou Marseille, sans oublier dans nos jardins, elle commence à  épanouir ses panicules jaunes.
 Connue sous les noms de Pastel des teinturiers, Guède, herbe du Lauragais cette plante envahissante, mellifère,  fit la richesse du Midi de la France, bien qu’on la semât partout en France et en Europe (sauf en Angleterre !).
Son colorant l’indigotine obtenu après fermentation est connu  3 siècles avant JC pour la belle couleur bleu qu’il procure.
Mais il sera concurrencé en 1498 par le pouvoir colorant 30 fois plus fort des plants de l’Indigofera (l’Indigo), après que la découverte de la route des Indes par Vasco de Gama ait  rendu celui-ci  abordable. Auparavant c’était un produit pour les riches dont  les Vénitiens faisaient commerce en provenance de Perse.
Le commerce de l’Isatis tinctoria  fut défendu par tous les gouvernements qui prélevaient dessus de fortes taxes, on ne permit qu’un petit ajout d’indigo dans la cuve de fermentation  de l’Isatis, pour en aviver le bleu.
Mais avec l’esclavage, la production de l’Indigo augmenta dans les Pays chauds et son prix diminua. Son usage devint libre en 1737. Elle supplanta alors le Pastel.
L’essai de retour de l’Isatis Tinctoria lors de l’époque napoléonienne (1811 blocus continental), fut de courte durée.
Sur les routes du Lauragais  (région du Sud-Ouest)  dont il fit la fortune, on peut lire de petits panneaux  d’information « le Pays de cocagne », illustré par une plante d’Isatis tinctoria. Mais qui connait les cocagnes ?
Les cocagnes étaient les boules malaxées de la plante d’Isatis Tinctoria, qui se vendaient à prix d’or pour  faire la teinture bleu pastel.
A Auriol nos archives parlent de moulins à blé, à huile, à recence, à tan…à poudre à canon,  mais pas de moulin à pastel, moulin pastellaire à main ou à sang (mus  par un animal), pour écraser les plantes d’Isatis à fin d’en extraire la pulpe qu’il fallait faire égoutter avant de la malaxer en boules grosses comme le poing  que l’on devait faire sécher( les cocagnes).
Et le travail ne s’arrêtait pas là.
Le teinturier devait concasser ses cocagnes pour obtenir de la poudre qu’il mettait dans une cuve de fermentation avec de l’urine….
Revenons à la botanique : l’Isatis tinctorial est une plante bisannuelle ou pérenne qui ne fleurit pas la 1ère année (rosette de feuilles basales pétiolées), de la famille des crucifères. Elle n’est pas sensible aux maladies, ni aux parasites.
A vous de voir si vous l’acceptez au jardin !                                                                    Texte : Renée 

Isatis tinctoria 1ère année
Isatis tinctoria pastel

dimanche 12 avril 2020