Actuellement, sur les bas-côtés des autoroutes vers Aix ou Marseille, sans oublier dans nos
jardins, elle commence à épanouir ses
panicules jaunes.
Connue sous les noms
de Pastel des teinturiers, Guède, herbe du Lauragais cette plante envahissante,
mellifère, fit la richesse du Midi de la
France, bien qu’on la semât partout en France et en Europe (sauf en
Angleterre !).
Son colorant l’indigotine obtenu après fermentation est
connu 3 siècles avant JC pour la belle
couleur bleu qu’il procure.
Mais il sera concurrencé en 1498 par le pouvoir colorant 30
fois plus fort des plants de l’Indigofera (l’Indigo), après que la découverte
de la route des Indes par Vasco de Gama ait
rendu celui-ci abordable.
Auparavant c’était un produit pour les riches dont les Vénitiens faisaient commerce en
provenance de Perse.
Le commerce de l’Isatis tinctoria fut défendu par tous les gouvernements qui
prélevaient dessus de fortes taxes, on ne permit qu’un petit ajout d’indigo
dans la cuve de fermentation de
l’Isatis, pour en aviver le bleu.
Mais avec l’esclavage, la production de l’Indigo augmenta
dans les Pays chauds et son prix diminua. Son usage devint libre en 1737. Elle
supplanta alors le Pastel.
L’essai de retour de l’Isatis Tinctoria lors de l’époque
napoléonienne (1811 blocus continental), fut de courte durée.
Sur les routes du Lauragais
(région du Sud-Ouest) dont il fit
la fortune, on peut lire de petits panneaux d’information « le Pays
de cocagne », illustré par une plante d’Isatis tinctoria. Mais qui connait
les cocagnes ?
Les cocagnes étaient les boules malaxées de la plante
d’Isatis Tinctoria, qui se vendaient à prix d’or pour faire la teinture bleu pastel.
A Auriol nos archives parlent de moulins à blé, à huile, à
recence, à tan…à poudre à canon, mais
pas de moulin à pastel, moulin pastellaire à main ou à sang (mus par un animal), pour écraser les plantes
d’Isatis à fin d’en extraire la pulpe qu’il fallait faire égoutter avant de la
malaxer en boules grosses comme le poing
que l’on devait faire sécher( les cocagnes).
Et le travail ne s’arrêtait pas là.
Le teinturier devait concasser ses cocagnes pour obtenir de
la poudre qu’il mettait dans une cuve de fermentation avec de l’urine….
Revenons à la botanique : l’Isatis tinctorial est une
plante bisannuelle ou pérenne qui ne fleurit pas la 1ère année
(rosette de feuilles basales pétiolées), de la famille des crucifères. Elle n’est
pas sensible aux maladies, ni aux parasites.
A vous de voir si vous l’acceptez au jardin ! Texte : Renée
Isatis tinctoria 1ère année |
Isatis tinctoria pastel |
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