Nous étions 21 personnes pour cette sortie : nous avons visité le château d’Avignon et son domaine le matin et après un pique-nique, la maison du riz.
Domaine du
Château d’Avignon
Après Arles,
nous découvrons le domaine du Château
d’Avignon. Il se trouve sur la commune des
Saintes-Maries-de-la-Mer, à 22 kms au sud-ouest d'Arles par la D 570. Près de
21 hectares au milieu d’un espace naturel protégé, au cœur de la Camargue. Ce château,
classé monument historique, est un véritable chef d’œuvre architectural,
somptueusement décoré, se dressant dans un vaste domaine, implanté en bordure
du Petit Rhône.
Dès l’entrée dans le domaine,
nous percevons l’immensité du lieu. Ce site original offre un parc paysager,
des champs agricoles et surtout le Château d’Avignon dont la rigueur
architecturale présentant une symétrie totale. Il renvoie l’image de la grande
bourgeoisie de la Renaissance. Son bâtiment central s’élève sur trois niveaux,
surmonté d’une tour rectangulaire et de deux tourelles. Les deux ailes accolées
possèdent elles deux niveaux, surmontées de cheminées rectangulaires plutôt
imposantes.
Plusieurs dépendances techniques sont construites à l’écart de la maison de
maître, telles qu’un logement pour le régisseur, ainsi qu’un véritable complexe
hydraulique ultra moderne pour pomper l’eau dans le Rhône, la traiter et la
distribuer sur les terres agricoles ou pour un usage domestique avec par
exemple un château d’eau ou une station hydraulique toujours en état de
fonctionnement.
Un peu d’histoire :
Vers 1636
furent érigées sur ce domaine une tour de guet et plusieurs petites chapelles
attachées à la famille Boismeaux et aux moines de l’abbaye de Montmajour.
En 1720,
Jeanne d’Arlatan se porte acquéreur de la propriété et son fils Joseph François d’Avignon en hérite 11 ans plus tard d’où le
nom du domaine actuel. Il acquiert plusieurs autres domaines alentour et
transforme l’habitation en château. Le tout reste dans la même famille jusqu’en
1803.
En 1811
Sextius Alexandre François, comte de Miollis et Général d’empire rachète
l’ensemble et lance une campagne de travaux contribuant à une première
modification sensible de l’aspect du château. A sa mort, le domaine devient le
noyau de tentatives de développement de la Camargue par des sociétés agricoles.
En 1865 le
domaine connaît alors sa configuration la plus vaste et s’étend sur plus de 23000
ha soit un tiers de la Camargue comprenant l’étang du Vaccarès !
L’entreprise ambitieuse de ces sociétés agricoles n’apporte pas les résultats
escomptés. Le domaine est alors divisé et Louis PRAT-NOILLY acquiert le lot de
Jean-Joseph BARTHELON en 1893.
Il a été complété et modifié au fil du temps. En 1984, il est passé sous la tutelle du Conseil Général des Bouches-du-Rhône. Il est classé monument historique en 2003.
Celui qui a fait le lieu tel que nous le découvrons :
Louis PRAT-NOILLY est l’héritier d’un
empire commercial fondé sur la fabrication de vins et spiritueux et notamment
d’un Vermouth, toujours produit à ce jour.
Il a fait de cette propriété un lieu intime autour duquel rayonnent alors 3000 ha de terrains agricoles.
Au tournant du siècle, il a choisi de développer sur ce territoire une partie de son activité agricole et de procéder à l'aménagement des équipements nécessaires. Comme nombre de propriétaires fortunés de l'époque, il initie un important programme de restructuration qui fera du domaine d'Avignon le lieu d'une avant-garde technique sans précédent.
Les transformations :
La demeure est dotée du confort le plus moderne et des dernières applications des progrès techniques.
L'eau :
Le réseau hydraulique mis en place par l'ingénieur Goubert représente l'élément central du dispositif technique du Domaine.
L'électricité :
Le dispositif, perfectionné au fil du temps, resta fonctionnel jusqu'en 1932, date à laquelle lui fut substitué l'électricité du réseau public.
Le chauffage :
Dès 1898, il apporta le confort.
Les aménagements intérieurs :
Grâce à l'eau, une politique d'hygiène corporelle et domestique fut mise en place. : baignoires Porcher, water-closet à chaque étage. L'électricité permit l'éclairage des pièces, l'installation de sonnettes (domestiques ou de portes). La chaleur produite par la chaufferie se trouva relayée par un ensemble de radiateurs en fonte à l'intérieur du château et par l' installation dans la cuisine d'un fourneau Fascio.
Le confort de l'eau chaude, de l'électricité et du chauffage sont finalement complétés par un ensemble de matériels domestiques tels que armoire réfrigérante, bouilloires, appareil à nettoyer les couteaux de marque Kent Pententee and Manufacture...
Ce désir d'excellence et de nouveauté, formulé pour les machines, s'applique aussi dans le choix que Louis Prat met en place pour choisir les maîtres d'oeuvre de l'aménagement du château.
Un célèbre maître ébéniste de l'époque, le marseillais Achille Blanqui, s'occupe de refaire toutes les boiseries, les huisseries et tous les meubles. La décoration intérieure est faite à base d'oeuvres d'art, de tapisseries, de peintures, de céramiques.
Les tableaux d'Achille Blanqui furent ainsi récompensés d'une médaille d'argent à l'exposition universelle de 1878, puis d'une médaille d'or à celle de 1889.
Usine |
Jacques ROZIERE naît et grandit au Mas de Marignan mais c’est au Mas de la vigne qu’il s’installe en 1995 avec son épouse Françoise GILLES (née à Beaujeu de Castres, berceau d’une grande famille de riziculteurs). Ils ont deux enfants : Marine (ambassadrice du riz en 2009) et Jean-Philippe qui rejoint l’exploitation en 2012. Tout de suite ils produisent du riz et se lancent dans l’agro tourisme (5 gites au cœur de l’exploitation). On les sollicite alors beaucoup pour communiquer auprès des scolaires ou autres et dans les médias. Ils y répondent bien volontiers adorant faire partager leur passion.
Nous parcourons la salle d’exposition pour découvrir la riziculture d’hier à aujourd’hui, ses techniques culturales et son matériel spécifique.
Nous apprenons beaucoup de chose à partir des planches pédagogiques en place : forcément puisque nous ne connaissons pas du tout cette culture.
A retenir :
La riziculture est un travail qui se déroule sur plusieurs phases tout au long de l’année. Le riz doit être semé au début du mois de mai. Il arrive à maturité au début de l’automne.
Alors que la plante se caractérisait par une couleur verte au commencement de sa végétation, elle se vêt d'une nuance ambrée. Quand vient le moment de la récolte, la moissonneuse s’aventure dans les rizières. Après le fauchage, les épis de riz sont battus pour extraire le grain de la paille.
Aussitôt la récolte, le riz est acheminé en cellule pour abaisser son taux d’humidité : récolté aux environ de 25 % d’humidité, il doit être descendu à 13 %.
Après réponses à nos questions, Marine nous invite ensuite à nous installer dans l'espace vidéo.
3 reportages nous sont proposés :
L'un d'eux est un extrait d’une émission « C’est pas sorcier » de mai 2013 animée par Jamy Gourmaud qui explique entre autre :
· Les 3 zones de la Camargue : Petite Camargue à l’ouest du petit Rhône, Grande Camargue à l’est du grand Rhône et au milieu : l’île de la Camargue.
· Comment s’est formé le delta avec la Durance et le Rhône.
· La gestion de l’eau avec la création des roubines (canaux), des digues et des pompes pour alimenter la Camargue en eau douce afin que les terres soient cultivables.
Quelques chiffres intéressants :
En 1950 : 32 000 ha de rizières
Aujourd’hui : 14000 ha, 240 producteurs
Marine nous fait ensuite une démonstration du traitement du riz après récolte à partir d’une mini rizerie de laboratoire. Ce type de machine est habituellement utilisée pour usiner (décortiquer et blanchir des échantillons de riz). Cela permet aussi de faire les rendements usinage. Ce calcul est très important car c’est sur le rendement usinage qu’est calculé le prix payé au riziculteur exploitant.
Notre guide nous précise que le rendement est en moyenne de 3 tonnes à l’ha pour le riz rouge et de 6 tonnes pour les autres riz (à titre de comparaison, le rendement de blé en France est en moyenne de 75 quintaux l’ha soit 7,5 tonnes)
Pour terminer nous avons emprunté le sentier pédagogique tout autour du mas en bordure du petit Rhône et des rizières, malheureusement toutes moissonnées depuis peu. Nous avons pu voir différents panneaux pédagogiques :
1/ la station de pompage
2/ le petit Rhône
3 / la faune et la flore
4 / le point culminant
5 / niveaux et canaux
6 / fin du cycle de l’eau
7 / Observation des animaux
Bien sûr, avant de partir, nous n’avons pas résisté à quelques achats de riz (achat de proximité, c’est le meilleur) dans la boutique de la maison du riz.
Sur la route du retour, avant Arles, nous avons pu aller voir des champs avant récolte : un avec des épis encore verts et un autre prêt à être récolté, avec des épis bien jaunes comme les blés. Pour conclure : une belle journée en bonne compagnie, à refaire !
Nos sources d’informations : guides locaux, dépliants, exposition, panneaux pédagogiques et sites internet
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