« L’évolution urbaine au Moyen-Age, l’exemple de
2 villes Provençales proches :
Aubagne et Gardanne »
par Dominique BERTHOUT
Aubagne et Gardanne »
par Dominique BERTHOUT
Nous
étions 26 personnes pour cette conférence.
Dominique
Berthout est un archéologue dont le travail consiste en la recherche et
l'identification des vestiges archéologiques dans le bâti. Cette science permet
aux administrateurs locaux actuels de mieux gérer, conserver et faire connaître
leur patrimoine.
Les
deux villes de Gardanne et d' Aubagne se sont développées au moyen-âge ( 7e, 8e
et 9e siècle) autour d'un espace castral situé en hauteur. L'habitat perché
étant l'utilisation d'une défense naturelle avec une partie accessible protégée
par un rempart.
Il
n'existe pas de datation précise de la création de ces sites car il n'y a pas
d'archives. Les dates que l'on trouve gravées sur les pierres témoignent d'une
existence antérieure non connue.
En
1620, pour renforcer le pouvoir central (du roi) et lutter contre la noblesse, Richelieu décide du démantèlement des
remparts et parfois des châteaux. C'est souvent une des raisons de l'absence de
vestiges bâtis dont on peut seulement repérer
les pierres taillées réutilisées dans des constructions plus récentes.
A
Gardanne le castrum était situé sur un plateau calcaire entouré par un
cours d'eau qui constituait un fossé naturel. Une rue dénommée « Montée du
castrum » rappelle son existence.
Le
clocher existant date du XVIIIe s. il a été bâti sur l'emplacement du clocher
médiéval.
Plusieurs
remparts se sont succédés :
Le
rempart castral où se trouve le pouvoir spirituel – l'église et le pouvoir
temporel- le château.
Le
rempart villageois a ensuite été érigé autour des premières habitations.
L'alignement actuel des rues de la vieille ville permettent de situer le
rempart castral, puis le rempart villageois.
Plus
tardivement, un troisième rempart a été construit après l'agrandissement du
village. Ce 3e rempart avait pour vocation d'empêcher l'entrée des voleurs et
de contrôler et taxer la circulation des marchandises ( octroi) c'était un
rempart de police.
Traces
actuelles encore visibles de ce passé
moyenâgeux et leurs caractéristiques
architecturales :
·
Pierres taillées d'assez grande taille réutilisées dans de simples
murs de soutènement actuels avec d'autres pierres non taillées et bâti
irrégulier. Les pans de rempart du moyen âge sont bâtis avec de belles pierres
bien taillée et bien alignées. Les construction ultérieures sont de facture
plus grossière.
·
Bossage des pierres d'angle du rempart du XIIIe s. Hypothèse de
technique pour dévier les projectiles et protéger cette partie plus vulnérable
du rempart.
·
Arc de décharge
·
Meurtrières
La
ville d'Aubagne s'est développée de façon différente car son territoire est
marécageux. A l'époque romaine il n'y a pas d'agglomération mais des villas
installées sur les hauteurs qui forment un triangle allant de Gemenos (
locus Gargarius), à Aubagne et Pont de l'Etoile.
A
Aubagne, sur les terres rouges très meubles le château a été abandonné au XV e
siècle car devenu dangereux, son emplacement s'est effondré ( actuel parking en
hauteur des « Terres rouges »), un tiers de l'espace du castrum a
donc disparu.
L'église
St Sauveur a été bâtie sur l'emplacement de l'église moyenâgeuse. On peut voir
des meurtrières sur la façade du presbytère : c'est une partie du rempart
castral.
L'actuelle
tour de l'horloge est située sur l'emplacement d'une tour du rempart du XIVe s.
.
Au
XVe s. le seigneur de Gémenos Charles de Castillon baron d'Aubagne, a souhaité
déplacer le village de Gémenos établi alors à St Jean de Garguier. Les terres
convoitées étant marécageuses, il a fait appel à un ingénieur hollandais
spécialiste de l'assèchement des marais qui a fait creuser des drains et fait
ôter les alluvions accumulés par le Fauge. L'eau sera drainée vers l'Huveaune.
C'est
d'abord le centre actuel de Gémenos qui a été asséché.
C'est
seulement à la fin du XVIIIe s que l'emplacement du centre commercial
d'Aubagne-Gémenos le sera à son tour.
Notre
conférencier nous a montré ensuite de nombreuses illustrations d'un passé
beaucoup plus récent, qui lui a permis d'évoquer la vie industrielle de la
ville d'Aubagne des XIXe et XXe s.
Texte : Renée et Sylviane Photos : Rémy
Pour en savoir plus sur le château seigneurial d' Aubagne" :
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