dimanche 22 mars 2020

CONFERENCE DU SAMEDI 7 MARS 2020

« L’évolution urbaine au Moyen-Age, l’exemple de 2 villes Provençales proches :
 Aubagne et Gardanne » 
 par Dominique BERTHOUT


Nous étions 26 personnes pour cette conférence. 
Dominique Berthout est un archéologue dont le travail consiste en la recherche et l'identification des vestiges archéologiques dans le bâti. Cette science permet aux administrateurs locaux actuels de mieux gérer, conserver et faire connaître leur patrimoine. 
Les deux villes de Gardanne et d' Aubagne se sont développées au moyen-âge ( 7e, 8e et 9e siècle) autour d'un espace castral situé en hauteur. L'habitat perché étant l'utilisation d'une défense naturelle avec une partie accessible protégée par un rempart.
Il n'existe pas de datation précise de la création de ces sites car il n'y a pas d'archives. Les dates que l'on trouve gravées sur les pierres témoignent d'une existence antérieure non connue. 
En 1620, pour renforcer le pouvoir central (du roi)  et lutter contre la noblesse,  Richelieu décide du démantèlement des remparts et parfois des châteaux. C'est souvent une des raisons de l'absence de vestiges bâtis dont on peut seulement repérer  les pierres taillées réutilisées dans des constructions plus récentes.
A Gardanne le castrum était situé sur un plateau calcaire entouré par un cours d'eau qui constituait un fossé naturel. Une rue dénommée « Montée du castrum »  rappelle son existence.

Le clocher existant date du XVIIIe s. il a été bâti sur l'emplacement du clocher médiéval. 
Plusieurs remparts se sont succédés :
Le rempart castral où se trouve le pouvoir spirituel – l'église et le pouvoir temporel- le château.
Le rempart villageois a ensuite été érigé autour des premières habitations. L'alignement actuel des rues de la vieille ville permettent de situer le rempart castral, puis le rempart villageois.
Plus tardivement, un troisième rempart a été construit après l'agrandissement du village. Ce 3e rempart avait pour vocation d'empêcher l'entrée des voleurs et de contrôler et taxer la circulation des marchandises ( octroi) c'était un rempart de police.
Traces actuelles encore visibles  de ce passé moyenâgeux  et leurs caractéristiques architecturales :
·       Pierres taillées d'assez grande taille réutilisées dans de simples murs de soutènement actuels avec d'autres pierres non taillées et bâti irrégulier. Les pans de rempart du moyen âge sont bâtis avec de belles pierres bien taillée et bien alignées. Les construction ultérieures sont de facture plus grossière.
·       Bossage des pierres d'angle du rempart du XIIIe s. Hypothèse de technique pour dévier les projectiles et protéger cette partie plus vulnérable du rempart.
·       Arc de décharge
·       Meurtrières
La ville d'Aubagne s'est développée de façon différente car son territoire est marécageux. A l'époque romaine il n'y a pas d'agglomération mais des villas installées sur les hauteurs qui forment un triangle allant de Gemenos ( locus Gargarius), à Aubagne et Pont de l'Etoile.
A Aubagne, sur les terres rouges très meubles le château a été abandonné au XV e siècle car devenu dangereux, son emplacement s'est effondré ( actuel parking en hauteur des « Terres rouges »), un tiers de l'espace du castrum a donc disparu.
L'église St Sauveur a été bâtie sur l'emplacement de l'église moyenâgeuse. On peut voir des meurtrières sur la façade du presbytère : c'est une partie du rempart castral.
L'actuelle tour de l'horloge est située sur l'emplacement d'une tour du rempart du XIVe s. .
Au XVe s. le seigneur de Gémenos Charles de Castillon baron d'Aubagne, a souhaité déplacer le village de Gémenos établi alors à St Jean de Garguier. Les terres convoitées étant marécageuses, il a fait appel à un ingénieur hollandais spécialiste de l'assèchement des marais qui a fait creuser des drains et fait ôter les alluvions accumulés par le Fauge. L'eau sera drainée vers l'Huveaune.
C'est d'abord le centre actuel de Gémenos qui a été asséché.
C'est seulement à la fin du XVIIIe s que l'emplacement du centre commercial d'Aubagne-Gémenos le sera à son tour.
Notre conférencier nous a montré ensuite de nombreuses illustrations d'un passé beaucoup plus récent, qui lui a permis d'évoquer la vie industrielle de la ville d'Aubagne des XIXe et XXe s.

Texte : Renée et Sylviane   Photos : Rémy
Pour en savoir plus sur le château seigneurial d' Aubagne"  :


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire